Premier journaliste dahoméen
Louis Hunkanrin est un homme politique béninois, né en 1886 et mort en 1964.
Originaire du Dahomey (actuel Bénin), Louis Hunkanrin (1886-1964) fait partie de la première promotion de l’École normale de Saint-Louis du Sénégal qui en sort en 1907.
Révoqué de l’enseignement en 1910, il est condamné à deux reprises pour ses activités journalistiques (1911 et 1912) et placé en résidence obligatoire à Dakar. Il devient journaliste, collaborant régulièrement à La Dépêche coloniale et, surtout, à La démocratie du Sénégal de Blaise Diagne dont il devient l’un des proches.
En 1914, Louis Hunkanrin revient au Dahomey où il fonde une section de la Ligue des droits de l’homme, mais il est de nouveau condamné à de la prison pour ses écrits dakarois. Toutefois, à la demande de Blaise Diagne, il se fait l’avocat d’une participation effective du Dahomey au premier conflit mondial.
Poursuivant son action militante, il participe à la rédaction du Récadère de Béhanzin (1917), puis s’installe à Paris où il fonde Le Messager dahoméen (1920) avec l’avocat antillais Max Clainville-Bloncourt (qui anime à partir de 1922 l’organe de presse de l’Union Intercolonial, Le Paria, fondé par Nguyên Ai Quôc, le futur Hô Chi Minh).
La participation active de Louis Hunkanrin aux "Evénements de Porto-Novo" de février 1923 le consacre comme meneur auprès de l’administration coloniale française qui le condamne à dix ans d’internement administratif en Mauritanie. De retour au Dahomey, il écrit dans La Voix du Dahomey et est condamné à une amende à l’issue du procès contre le journal en mai 1936.
Lors du second conflit mondial, il est déporté au Soudan français (actuel Mali) pour « gaullisme ». Après-guerre, Louis Hunkanrin ne participe pas à la vie politique dahoméenne de l'après Seconde Guerre mondiale, bien que son fils Gutenberg dirige brièvement (1948-1950) la section dahoméenne du Rassemblement démocratique africain (RDA).
Au décès de Louis Hunkanrin en 1964, le jeune Etat dahoméen consacrera des obsèques nationales à celui qui est considéré comme le « père du mouvement national dahoméen ».